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16 octobre 2021 6 16 /10 /octobre /2021 18:30

L'automne est là, les vacances approchent et Halloween aussi !

 

Cette année nous avons décidé de vous proposer une vitrine hantée et une sélection de lectures effrayantes pour vous accompagner lors des vacances 👻

 

 

Il y en a pour tous les goûts et pour tous les âges, avec du rire et du frisson garantis ! C'est parti !

 

 

 

POUR LES PETITS

 

 

 

 

 

 

Un tout-carton à croquer ! Idéal pour initier les tous petits à Halloween et toutes ces créatures 👻

Des flaps tout doux en feutrine dissimule notre ami fantôme à chaque page. En plus, les couleurs sont magnifiques ! On adore ♥

 

Cache-cache Petit Fantôme de Melisande Luthringer

Éditions Nathan, 2021

6,90€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Il n'est jamais trop tard pour découvrir un classique, surtout quand il est aussi drôle !

Henri le fantôme a invité ses amis à dîner. Au menu ? Une farandole de plats plus fous les uns que les autres ! Mais soudain, Henri disparaît... EXCELLENT ! 👻

Le dîner fantôme de Jacques Ducquennoy

Éditions Albin Michel Jeunesse, 2014

5,50€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Encore mieux que la maison hantée de la fête foraine : Manoir Hanté, le pop-up !

Un voyage en trois dimensions, plein de détails et de surprises, à faire en famille 👻

 

Le Manoir Hanté : le livre pop-up de Fabiono Florin et Sam Taplin

Éditions Usborne, 2021

19,95€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POUR LES UN PEU PLUS GRANDS (à lire en famille ou en lecture autonome)

 

 

 

 

 

 

 

Crabibi rêve de remporter le concours de la meilleure sorcière. Seulement, rien ne se passe comme prévu...

Mais, à défaut de gagner le concours, peut-être pourrait-elle gagner un ami ?

 

La sorcière Crabibi de Laurent et Olivier Souillé et Fédéric Pillot

Éditions Kaléidoscope, 2021

13€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Pour son anniversaire, Dulcinée rêve d'une tarte aux myrtilles. En allant en chercher dans les bois, son père croise le chemin de la vilaine sorcière qui le transforme en arbre...

Dulcinée est décidée à le retrouver. Saura-t-elle déjouer les plans de la sorcière ? 🧙

 

Dulcinée, un conte magique de Ole Könnecke

Éditions l'École des Loisirs, 2021

13€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le terrifiant ogre Yosipovitch a un problème : il est amoureux. Mais comment lui, l'ogre dégoutant, pourrait-il séduire la si belle et raffinée cyclope qu'il vient juste de rencontrer ?

Heureusement pour lui, il a des jokers en réserve. Les enfants perdus dans la forêt vont devoir l'aider, autrement ils risquent d'être mangés ! A hurler de rire !

 

La romance de l'ogre Yosipovitch de Matthieu Sylvander et Agnès Vaugelade

Éditions l'École des Loisirs, collection "Neuf", 2019

11,50€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POUR LES PRESQUE ADOS

 

 

 

 

 

 

Une collection d'escape-books effrayant ! Enfermé dans un manoir, un labyrinthe ou un laboratoire, il va falloir résoudre des énigmes pour pouvoir s'enfuir...

Attention à ne pas tricher, une seule page manquée et vous ne pourrez plus sortir... 👻

 

Échappe-toi de... de Alice Millot

Éditions Milan, depuis 2018

16,90€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Fans d'histoires effrayantes, ce roman est fait pour vous !

Enfermé dans l'appartement magique d'une sorcière, Alex parviendra-t-il à s'échapper ? Heureusement pour lui, il lui reste encore le carnet d'histoires d'horreur qu'il avait prévu de brûler...

En plus, le livre est adapté sur Netflix sous le titre Les Pages de l'Angoisse !

 

Otage de la Nuit de J.A. White

Éditions Nathan, 2020

15,95€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une forêt, un weekend de camping, quatre amis, un carnet de dessin et des monstres. Le tout pour une nuit cauchemardesque intense !

Attention, à être trop fan de Stranger Things, les jeux peuvent devenir réalités... GÉNIALISSIME !

 

Le Camping de la Mort de Thibault Vermot

Éditions Casterman, collection "Hanté", 2020

5,95€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

POUR LES ADOS (et les adultes aussi...)

 

 

 

 

 

 

La vie d'Esther bascule lorsqu'à vingt ans, elle découvre qu'elle est une sorcière... Elle est ainsi engagée à l'Agence de Contrôle et de Détection des Créatures Surnaturelles comme apprenti enquêtrice.

Enquêtes, mystères et humour déjantés à gogo, Esther et son nouvel univers ne vous laisserons pas indifférent !

 

Les Tribulations d'Esther Parmentier, sorcière stagiaire - Cadavre Haché, Vampire Fâché, une enquête sang pour sang de Maëlle Desard

Éditions Rageot, 2020

15,90€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Lorsqu'il avait douze ans, Hugo a perdu deux amis dans des circonstances mystérieuses. Il a tout oublié. Son seul souvenir ? Ils étaient à la recherche de la Princesse au visage de Nuit.

Huit ans plus tard, il revient dans son village et enquête. Parviendra-t-il à découvrir la vérité ?

 

La Princesse au visage de Nuit de David Bry

Éditions de l'Homme Sans Nom, 2020

19,90€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Avertissement : celui qui pénètre dans cette partie de la forêt ne reviendra jamais en arrière. Jamais.

 

Récit singulier à mi-chemin entre rêve et réalité, cette histoire mettra votre estomac à rude épreuve !

 

Comme des sauvages de Vincent Villeminot

Éditions Pocket Jeunesse, 2020

18,90€

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Et en bonus, un libraire sorcier !

 

Joyeux Halloween à tous !

 

 

 

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22 mars 2021 1 22 /03 /mars /2021 11:00

Embarquons, si vous le voulez bien, pour l'Angleterre et prenons la direction des Cornouailles en 1929.

 

Ajoutons à ce voyage un brin de la finesse de Jane Austen et une grain de la folie du Gatsby le Magnifique de Francis Scott Fitzgerald.

 

Maintenant, imaginez une île, la nature sauvage, un verger et une grande demeure abandonnée.

 

Notre décor est planté, c'est le moment d'ouvrir la première page de notre livre et de commencer notre voyage. C'est l'été... Sous un ciel d'or.

 

 

 

Louise a dix-sept ans et cela fait plusieurs mois qu'elle prépare un grand événement : le mariage de sa sœur ainée. Et, par la même occasion, elle se prépare à démarrer une nouvelle vie sans celle qui depuis toujours est sa meilleure amie.

 

Avec toute cette agitation, Lou est parfois prise d'inquiétude alors elle s'évade. Elle traverse la plage à marée basse et part rejoindre l'île et la maison abandonnée en face de chez elle. Cet endroit est son refuge. C'est là qu'elle imagine et écrit les aventures de l'héroïne de son roman. Elle y rêve aussi au grand amour, à l'évasion et à l'avenir.

Si jusqu'alors elle parvenait à dissimuler le chagrin que lui inspire le départ proche de sa sœur, tout va basculer quand les richissimes propriétaires de son refuge vont soudainement réinvestir les lieux...

 

L'île appartient à l'illustre famille Cardew dont le patriarche, ancien général de l'armée d'Angleterre, vient de disparaître suite au traumatisme qu'il doit au premier conflit mondial.

 

De cette grande famille, il ne reste qu'Andrew et Caitlin. Robert a vingt-trois ans et est extrêmement séduisant mais solitaire. Caitlin, dix-neuf ans, fait régulièrement la une de la presse à scandale du pays. Ils sont tous deux réputés pour leur amour des fêtes et de l'extravagance et, de ce fait, dénotent complètement avec le paysage calme et paisible des Cornouailles.

Lou, bien qu'impressionnée et contrariée par cette brusque apparition, elle la voit comme le retour de vieux amis après une longue absence...

 

Intriguée, notre héroïne ne peut résister à mettre sa curiosité de côté et à rester raisonnable. L'envie de se rapprocher des nouveaux venus, de leur vie, de leurs fêtes et de leur extravagance est bien trop forte.

 

C'est ainsi que Lou va vivre le plus extraordinaire été de toute sa vie. Et pourtant, une ombre plane toujours. Celle de l'avenir.

 

En effet, elle a pleinement conscience que ces moments ne sont qu'une parenthèse. Une parenthèse avant d'être rattrapée par une vie d'adulte responsable et ennuyeuse. Une vie faite de choix réfléchis, mesurés et censés. Une vie motivée par la raison plus que par le plaisir et la joie.

 

Se marier ? Fonder une famille ? Coudre des rideaux ?

 

Pourquoi ne pourrait-elle simplement pas écrire, aimer et vivre libre ?

 

 

Lorsque je les vis pour la première fois, c'était un vendredi froid et humide.

Des trombes de pluie grise s'abattaient au dehors et les vagues se fracassaient sur les rochers à l'arrière de la maison. Tout à mon bonheur, je ne prêtais aucune attention à se vacarme : je dévorais un roman d'Agatha Christie en m'empiffrant de fruits. J'étais là depuis deux heures environ, peut-être davantage, quand j'entendis un bruit : un son inconnu, pas l'un des grincements habituels de la vieille bâtisse. Je me figeai, le livre suspendu au bout de mes doigts, et je tendis l'oreille, aux aguets.

Des voix.

Quelqu'un avait fini par venir.

 

(...)

 

Je ne m'attardai pas davantage. Je pris mes jambes à mon cou, dévalai l'escalier délabré, descendis en toute hâte l'allée de gravier jusqu'à la chaussée submersible. Par chance, la marée était basse, et, tandis que je filais à toute allure sur la route, j'aperçus l'étincelante voiture bleue dans laquelle les inconnus étaient arrivés.  Je jetai un regard derrière moi et poussai un soupir de soulagement : personne ne me pourchassait. Je courus jusqu'à ce que ma poitrine me fasse souffrir, remplissant par saccades mes poumons d'air iodé.

Je riais, à présent, de ce rire frénétique du voleur qui se sait sur le point d'être tiré d'affaire. Je pris le risque de me retourner pour observer la maison.

Une silhouette se tenait sur le seuil de la porte principale : un homme, grand et immobile, qui ne pouvait plus me rattraper. Le vent rabattit mes cheveux autour de mon visage, cinglant mes joues rosies. La pluie avait enfin cessé.

Je baissai les yeux ; je tenais toujours à la main une pomme rouge et brillante.

 

 

Sous un ciel d'or est un très beau et bon roman initiatique et d'émancipation.

 

Mais l'histoire imaginée par Laura Wood est plus que le simple récit de la fin d'une adolescence. L'autrice se sert de son livre pour dresser un portrait partiel de la société anglaise de l'après-guerre.

Il est question de patriotisme avec l'importance de renforcer un pays grandement touché par la guerre. Celui-ci est principalement représenté par la sœur de Lou, son mariage et la création de sa propre famille. Laura Wood revient également sur le contrôle de la consommation d'alcool et des fêtes, notamment en parlant de la vie nocturne et clandestine londonienne. Ainsi, le roman met en avant les problèmes typiques d'une époque torturée aux apparences joyeuses.

 

Néanmoins, le fond reste essentiellement positif !

Sur un rythme de jazz endiablé, chacun des personnages trouvent leurs voies et acceptent leurs différences. Ainsi, Lou, Robert et Caitlin mettent en avant les bons côtés de cette époque incroyable qu'étaient les Années Folles.

 

Sous un ciel d'or est une bouffée d'air frais incontestable.

 

Sous ses airs innocents, il encourage à croire en ses rêves et à ne pas avoir peur de ses envies. Et vous savez quoi ? Ça fait du bien !  dès 13 ans.

 

 

Sous un ciel d'or de Laura Wood

Éditions Pocket Jeunesse, mars 2021

18,50€

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24 septembre 2020 4 24 /09 /septembre /2020 11:52

En juin dernier, les éditions Pocket Jeunesse nous ont présenté un de leur plus gros enjeu de l'année 2020. Un enjeu éditorial certes, mais aussi un enjeu important et personnel pour son auteur : Michel Bussi.

 

Personnalité iconique du paysage de la littérature française, Michel Bussi est un habitué des succès et du public. S'il est principalement connu et reconnu pour ses romans policiers, il s'est aussi essayé à la bande-dessinée et à l'album jeunesse. Il ne lui manquait donc plus qu'une corde à son arc, celle du roman pour la jeunesse.

 

Et BAM ! voilà qu'il signe une entrée fracassante en passant par la porte de la fiction pour adolescent. Cher lecteur, il est temps de découvrir N-E-O, "La chute du Soleil de fer".

 

 

 

Il y a douze ans, une étrange épidémie a quasi entièrement décimée la population. Peu d'êtres ont survécu et parmi eux ne restent que des enfants nés la même année que cette maladie.

Tout au long de ces douze années un nouvel ordre s'est installé. D'un côté il y a le Tipi et de l'autre le Château. Chacune de ces deux tribus accueillent des enfants très différents. Ceux du Tipi vivent en harmonie avec la nature et presque sauvagement. Ils vivent entre eux, chassent, font confiance aux signes que leur envoie la nature et aux légendes qu'ils se racontent depuis leurs plus tendre enfance. S'ils ont peu de règles, au moins l'une d'entre elles supplantent toutes les autres : les enfants du Château sont dangereux, il ne faut surtout pas s'en approcher sous peine de disparaître à jamais...

 

Zyzomys est un des enfants les plus valeureux et courageux du Tipi, il est choisi parmi tous ses pairs pour enfreindre la règle numéro un et il est envoyé en tant qu'espion au Château.  Sa mission : trouver un moyen d'entrer, espionner les habitants du lieu puis rentrer avec une solution permettant de définitivement mettre fin à cette menace.

 

Néanmoins, une fois arrivé sur place et après quelques temps, les idées et illusions de Zyzo vacillent. Il fait la rencontre d'Alixe, la reine du Château qui l'invite à découvrir son univers. Un monde fait de lois, de hiérarchie et d'érudition. Un monde de paix et de culture. Un monde construit sur le modèle de celui d'avant la maladie.

Si l'amitié de Zyzo et Alixe pourrait laisser place à une paix durable et une évolution des relations entre les deux tribus, il n'en est rien. La méfiance et la haine restent présentes et fortes, accentuées par les étranges phénomènes qui se propagent depuis le début de l'aventure. Les températures changent, les animaux meurent mystérieusement. Les esprits s'échauffent et les anciennes légendes commencent à devenir réalité.

Le Tipi et le Château parviendront-ils à mettre de côté leurs différences ? La situation reviendra-t-elle à la normale ? Le monde retrouvera-t-il un jour la paix ?

 

 

- Quelque chose est en train de changer, Zyzomys, on ne le voit pas encore, mais je le sens. C'est dans l'air. La course des nuages n'est plus la même. Ni la caresse du vent, ni la brûlure du soleil. Quelque chose se modifie. Nous ne pouvons pas attendre les grands froids de la Veillée du Sanctuaire. Nous devons préparer. Il nous faut être prêts. Il nous faut des informations.

Quelles informations ? allait demander Zyzo. Il n'en eu pas le temps. Akan prit à son tour la parole. Tout de suite, Zyzo préféra son discours. Akan ne prédisait pas les menaces dans la forme des nuages. Les menace dont parlait leur chef étaient beaucoup plus réelles.

- Mordélia a raison. Nous avons besoin d'informations ! Tu seras notre espion.

Akan tourna son regards vers le grand fleuve, suivit sa courbe, délaissa le Sanctuaire et s'arrêta sur les bâtiments carrés, tous éclairés, du Château.

- Eux aussi grandissent, poursuivit Akan. Les enfants du Château ne se contenteront pas toujours de vivre sous terre, bientôt ils voudront sortir, eux aussi, et pas seulement dans le Sanctuaire. Peut-être demain jusqu'aux pieds du tipi. Ils gagnent en force, en ruse. Nous devons savoir combien ils sont. A quoi ils jouent. Ce qu'ils mangent, puisqu'ils ne chassent jamais. Ce qu'ils font de leur journée... Ce qu'ils...

Le premier coup de cloche de la tour du Sanctuaire résonna dans la nuit.

[...]

- Tu partiras demain matin, fit-il. Tu devras t'approcher le plus près possible du château. Tu devras trouver s'il existe un moyen d'entrer. Tu ne devras pas prendre de risques. Tu devras revenir chaque soir nous rapporter ce que tu as découvert, et repartir le plus tôt possible le lendemain matin.

Demain ? Le plus tôt possible ? Zyzo avait prévu de jouer avec Agnel et Gulo à une partie de Loup-pas-vu dans la savane sous le tipi. Zyzo savait qu'Akan et Mordélia ne participaient presque jamais à leurs jeux, mais les autres enfants occupaient la plus grande partie de leur temps à s'amuser. Qui avait-il d'autre à faire, toute la journée, à part jouer, une fois que l'on avait cueilli, chassé, qu'on s'était lavé et qu'on avait mangé ?

- C'est important, Zyzomys, ajouta Akan, en se tenant juste à côté de Mordélia, nous comptons tous sur toi.

 

 

"La Chute du Soleil de fer" est incontestablement un roman dystopique, et un bon en plus !

Si ce genre est très présent au sein de la littérature adolescente. On le retrouve plus souvent chez nos voisins anglo-saxons et américains qui sont les maîtres incontestés du genre. On cite, entre autres, Hunger Games, Divergente, Le Labyrinthe, tous adaptés au cinéma (et pourquoi pas N-E-O bientôt ?). Du côté de la fiction jeunesse française, on peut citer U4, Interfeel et d'autres encore. Michel Bussi se hisse sans peine à leurs côtés.

Outre l'aspect aventure, beaucoup de choses font que l'univers de N-E-O est intéressant. Comme toute dystopie, le roman présente un univers futur où le monde a subi un grand bouleversement. Ici, il s'agit d'une mystérieuse épidémie (toute ressemblance avec des faits ayant réellement existés serait purement fortuite) qui a fait disparaître les adultes et laisser le monde aux mains de la jeunesse. Si l'on aurait pu espérer un changement des choses, de la façon qu'à le monde de tourner, la lecture a plutôt tendance à révéler un schéma proche de notre réalité actuelle.

D'un côté il y a le Château, l'érudition et la culture qui voient les habitants du Tipi comme des êtres primitifs et sauvages. Le Tipi, lui, voit dans le Château la menace ultime. Ainsi, sans même se connaître ni essayer de se comprendre, les deux clans se vouent une haine sans faille créant ainsi un fossé quasi impossible à combler.

"La Chute du Soleil de fer" est, en quelque sorte, une mise en abîme de la réalité du lecteur et on peine à croire ou même à envisager que ça ne soit que pure coïncidence de la part de l'auteur. La lecture de ce roman laisse place à une vision autre de ce que pourrait être le futur de notre planète. Une vision autre mais surtout une vision neutre pleine d'espoir et d'aventure.

En effet, une fois le sous-texte de "mise en garde" laissé de côté, on a surtout un roman d'aventure initiatique prenant et haletant, le tout dans un décor à la fois familier et déroutant.

A peine après quelque pages du roman, le lecteur découvre sans peine que son nouveau terrain de jeu n'est autre que le Paris d'après l'apocalypse. Les enfants du tipi vivent en fait dans la tour Eiffel, drapée de tentures pour les protéger et de cordes pour y monter. Les enfants du Château, eux, vivent dans le faste et le luxe du palais du Louvre et sont nourris par les terres cultivées du jardin des Tuileries.

Tout au long de la lecture on prend donc plaisir à chercher et découvrir tous les petits secrets de cet univers très bien imaginé par l'auteur.
Enfin, l'aventure en elle-même est composée de tout ce qui fait un bon récit. Un héros courageux et curieux, des méchants sombres et torturés, un mailleur ami loyal et intelligent, une irréductible bande de copines et surtout, une grande histoire d'amour impossible.

 

Vous l'aurez donc compris la "Chute du Soleil de fer" est une réussite. La lecture et l'écriture sont fluides sans pour autant être simples. L'univers bien construit et solide laisse place à une évasion totale et les personnages réalistes, attachants, parfois détestables, permettent une véritable identification pour le jeune lecteur.

Conclusion, si vous aimez l'aventure, si vous aimez les récits futuristes, si vous aimez les histoires de vie, alors N-E-O est fait pour vous, n'attendez plus !

Enfin, bienvenue à vous, Michel Bussi, dans la grande famille du roman ado.

 

N-E-O, "La Chute du Soleil de fer" de Michel Bussi

Pocket Jeunesse, 2020

19,90€

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27 avril 2020 1 27 /04 /avril /2020 11:00

Au cas où vous ne l'auriez pas encore compris, Robin est notre agent double, étudiant le jour et lecteur la nuit ! Voici donc une nouvelle sélection des ses coups de coeur  !

 

Ciao Bianca de Vincent Villeminot

Fleurus, 2019 - 13,90€

 

 
Bien que la quatrième de couverture me paraissait peu attrayante, j'ai été agréablement surpris par ce roman empreint de sentiments sincères dont la lecture est un plaisir.  
Malgré la situation dramatique du début du roman, l'auteur parvient à insérer judicieusement des touches d'humour tout au long de l'histoire. Les réactions des personnages et leurs dialogues sont naturels et la relation entre les frères et sœurs est à la fois complexe et touchante. 
 
 
Les secrets du Strom de Benoit et Emmanuelle de Saint Chamas
Nathan, 2019 - 15,95€
 

 

 
Les Secrets du Strom est excellent et son concept complètement novateur surprend le lecteur, avide d’en savoir plus sur cet univers original. Un livre entraînant, qui, de surplus, peut être facilement compris et apprécié à sa juste valeur sans avoir lu la première trilogie. Alors que les humains n’utilisent que 10% de leur cerveau, les 90% restants sont utilisés par les Séides (membres du Strom) et leur permettent de faire des choses que nous qualifierions de “magiques”. Cette science-fiction à la frontière du fantastique donne une atmosphère intrigante et prometteuse.
 
 
Killing November de Adriana Mather
Pocket Jeunesse, 2020 - 17,90€
 

 

 

Killing November est une valeur sûre. Le contraste entre le lieu où se passe l’histoire, une école, et l’atmosphère de danger permanent rend l’histoire très intéressante. Le fait que l’héroïne ne sache même pas qu’elle appartient à la Strategia, une organisation secrète toute puissante, permet au lecteur d’en savoir autant que le personnage qu’il suit et de ne pas être trop perdu par les multiples familles, leurs caractéristiques, et l’appartenance des élèves à ces familles. Ce danger permanent auquel November fait face lui fait vivre des aventures toutes plus palpitantes les unes que les autres. La confusion et le mystère sont maniés de main de maître dans ce roman, le lecteur aussi bien que la protagoniste, entre complots et trahisons, ne parviennent pas à comprendre le but de chacun, et ainsi, il est impossible de lâcher ce livre. Même si cette école originale et ses matières font envie au premier abord, on réalise vite que la haine et le danger prédominent et, même s’ils rendent l’histoire d’autant plus passionnante, ils font aussi passer toute envie au lecteur de découvrir ce fameux pensionnat. En bref, Killing November est un roman sans prise de tête mais incroyablement divertissant avec un univers et des personnages complexes dans un contexte incongru et ce mélange donne un résultat parfait.

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17 avril 2020 5 17 /04 /avril /2020 11:00

Depuis quelques mois déjà un nouveau membre nous a rejoint dans l'équipe lecture et coups de cœur de la librairie ! Il s'agit de Robin smiley

 

Du haut de ses quatorze ans, il est un lecteur averti et critique qui a su gagner notre confiance et nous convaincre lorsqu'il défendait ses coups de cœur. Et comme il est d'accord, et que nous avons un peu de temps, nous avons décidé de les partager avec vous ici.

C'est parti pour une première sélection !!

 


Le Matin de Neverworld de Marisha Pessl.

Gallimard Jeunesse, 2019 - 18€

 

 

 

Ce livre m’a énormément plu, cependant, étant donné que j’adore les livres de science-fiction, il se peut que je ne sois pas très objectif.

Avis aux amateurs de Science Fiction : Le matin de Neverworld ne vous décevra pas, bien au contraire. Au delà des références - et même des emprunts - au film culte un Jour sans fin,  Marisha Pessl lie ce concept (celui de la boucle temporelle) original à de plus sombres sujets, tout aussi passionnants. Entre fantastique (voyage dans le temps), policier (suicide, meurtres, et autres intrigues) et science-fiction (le Neverworld), ce livre manie les genres à la perfection. Pessl conclut magistralement avec une fin digne d’Inception.

 


La Vie est un jeu d'échecs de Om Swami.

Fleurus, 2019 - 15,90€

 

 


Bon roman, La vie est un jeu d’échecs raconte l’histoire imaginaire de Vasu Bhatt, un jeune prodige des échecs. Un jour, un vieil homme passionné par ce jeu lui propose de devenir son maître pour le faire progresser. Ce roman d’apprentissage, qui traite finalement plus de l’état d’esprit nécessaire pour gagner et pour aborder la vie de façon positive que des échecs en eux-mêmes, insiste sur l’évolution psychologique du protagoniste et nous fait personnellement réfléchir à nos priorités. Malgré les multiples références pointues aux pions blancs et noirs qui pourraient dérouter le lecteur, ce livre reste accessible à tous et très agréable à lire. Le suspense créé par chacun des tournois de Vasu nous tient en haleine jusqu’à la fin du roman.

 


Le Royaume de Pierre d'Angle de Pascale Quiviger.

Éditions du Rouergue, 2019 - 16,90€

 

 

Le royaume de Pierre d’Angle plaira à tous. Ce roman est un panaché de fantaisie, aventure, intrigues familiales, meurtres, enquêtes, mystères, humour, amour, conquête du pouvoir, manipulations... On s’attache facilement aux personnages: l’intrigante Ema, dont on espère découvrir les secrets et le sympathique Thibault avec qui elle lie une relation compliquée à cerner. Ce premier tome se termine par une phrase pleine de suspens qui convainc le lecteur d’attendre la suite avec impatience. Un époustouflant début de saga qui s'annonce très prometteuse (3 tomes disponibles à ce jour).

 


Nous espérons que les critiques de Robin auront suscité la même envie chez vous que chez nous ! En tout cas, de nouvelles arriveront très bientôt !

N'oubliez pas, même confinés vous pouvez soutenir vos librairies en commandant vos ebooks et autres livres numériques sur une de leurs plateformes ! Retrouvez-nous, ainsi que les cent quarante autres librairies de notre réseau, sur le site Paris Librairies !

 

 

Bon vendredi et bon weekend à tous laugh

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28 mars 2020 6 28 /03 /mars /2020 11:00

L'idée de cet article me trottait dans la tête depuis un certain temps maintenant. Plus exactement depuis le 6 février dernier, lorsque nous avons reçu la réédition des deux premiers tomes de Skully Fourbery de David Landy chez Gallimard Jeunesse. Je me suis alors retrouvée submergée par une vague de bons souvenirs et me suis empressée de les partager avec mes collègues et certains d'entre vous. En même temps c'est normal, cette série était rudement chouette !

Alors que nous avons du temps à ne plus trop savoir qu'en faire depuis plusieurs jours, je me suis dit que c'était le moment ou jamais pour revenir avec vous sur certaines de mes lectures d'enfance. Des lectures qui m'ont particulièrement marquée et que je prend beaucoup de plaisir à vous conseiller au quotidien.

Ces lectures je les ai chéries, j'entretiens leur souvenir. Et puis il y en certaines que j'avais oubliées et que j'ai retrouvées avec le plus grand plaisir, telles une madeleine de Proust.

Voici donc une petite sélection de mes meilleurs souvenirs de lecture. Des titres pour lesquels j'ai une affection toute particulière. Des titres avec lesquels je partage une histoire que je suis heureuse d'échanger avec vous aujourd'hui.

 

 

Tremolo de Tomi Ungerer. École des Loisirs, 1998 - 5€

 

 

Comme beaucoup d'enfants j'ai été abonnée à l'École des Max. Vous savez, cet abonnement proposé par l'École des Loisirs permettant un accès à la culture et au livre simplifié pour les familles et les enfants ?

 

 

Mon premier coup de cœur de jeunesse vient de là et il s'agit du magnifique (et effrayant) Tremolo. Je reconnais avoir hésité avec Le Roi est occupé (Mario Ramos) et Le Doudou méchant (Claude Ponti), mais malgré mon affection pour eux, ils n'ont pas été aussi importants que l'album de Tomi Ungerer.

Le jeune Tremolo, bien que sans le sou, est un musicien de talent. Malheureusement pour lui, sa voisine, une vilaine voyante, préférerait rester au calme. Au lieu de ça, elle se sent envahie par ce bruit incessant que produit Tremolo avec ses instruments. Elle décide donc de le chasser et de le maudire afin qu'à son tour il se retrouve envahi. Dès lors que le sort est jeté, chacune des notes jouées par Tremolo devient physiquement réelle, noyant bien vite le musicien dans un océan de croches, de noires et de soupirs.

Tremolo se croit perdu et condamné à fuir sa propre musique jusqu'au jour où il croque l'une de ses notes et découvre qu'en plus d'être comestibles, elles sont délicieuses.

Le musicien perçoit là une occasion unique. Il peut tourner la malédiction à son avantage en partageant sa musique et en vivant grâce à elle. Commence alors une aventure pour le moins rocambolesque et à la fin inattendue.

 

 

Je devais avoir six ou sept ans lorsque j'ai reçu cet album. Et il m'a marqué de bien des façons. La première étant l'horrible ventre/troisième œil de la voyante. Je l'avais trouvé terrorisant (c'est toujours le cas) et il m'avait valu plusieurs nuits de cauchemars.

Je pense également que l'amour qu'a le personnage de Tremolo pour sa musique a participé au fait que j'en suis moi-même devenue une grande amoureuse. Dans cet album, la musique est le refuge du personnage, une amie qui, peu importe la situation, ne l'abandonne jamais vraiment. Un message qui m'a particulièrement touché. Quelques années plus tard je commençais à apprendre le cor d'harmonie (regardez à nouveau la couverture, vous comprendrez)...

 

 

Le Passeur de Lois Lowry. École des Loisirs, 1993 - 9,80€

 

 

Le roman dont je vais vous parler maintenant, c'est ma madeleine de Proust. Reçu à un Noël, la couverture de ce livre m'avait totalement rebutée, je l'ai quand même lu et j'ai bien fait (c'est quelque chose qui arrive souvent, regardez ici). Je devais avoir onze ou douze ans et j'ai incontestablement passé un de mes meilleurs moment de lecture. Avec les personnages de Lois Lowry j'ai appris le sens de l'amitié et l'importance de la révolte ; l'importance d'être soi et d'exprimer ses opinions.

Et puis j'ai lu d'autres choses, j'ai grandi, mes goûts ont changé et j'ai oublié. Jusqu'au jour où l'adaptation cinématographique a été annoncée. Je me souviens avoir pleuré lorsque j'ai vu la bande-annonce et que mes souvenirs sont revenus ; je redécouvrais quelque chose que j'aimais profondément, relisais le livre, voyais le film (plusieurs fois...) et découvrais qu'une suite aux aventures de Jonas m'attendais. C'était absolument génial.

 

 

Dans le monde où vit Jonas tout est formaté. Les couleurs n'existent plus. La notion de famille n'existe plus. Les sentiments n'existent plus.  La volonté propre n'existe plus. Ainsi plus personne n'est différent, tous les êtres sont égaux.

L'année de leurs douze ans, les enfants de ce monde sont appelés et écopent chacun d'une tâche, d'un rôle bien particulier qu'ils tiendront toutes leurs vies dans la société. Ce jour là, Jonas est choisi pour devenir le nouveau Passeur. Il va devoir apprendre afin de devenir le seul et dernier réceptacle des souvenirs et de la Mémoire de l'Humanité telle qu'elle était autrefois. Il sera amené un jour à devenir un conseiller capable d'aider et de guider son peuple sur la meilleure voie possible ; tout en gardant ses secrets bien entendu.

Lors de sa formation, Jonas va découvrir ce qu'est vraiment la vie. Ainsi, il va découvrir l'amour et le bonheur, la guerre et la souffrance mais aussi la culture. Cette ouverture, cette plongée dans le passé, va profondément changer notre héros qui va alors remettre en cause tout l'univers dans lequel il vit et qui l'a façonné.

 

 

Grand roman de formation, le Passeur est aussi le premier tome d'une des premières et plus grandes sagas dystopiques pour adolescents. Aujourd'hui devenu incontournable, l'univers compte un grand nombre de fans à travers le monde entier (oui, j'en suis).  Également reconnu comme un des meilleurs romans de science-fiction pour la jeunesse, il est souvent prescrit par les écoles et encore plus souvent conseillé par de nombreux libraires ; l'équipe de l'Émile en premier d'ailleurs !

 

 

L'Apprenti Assassin (L'Assassin royal, 1) de Robin Hobb. Éditions J'ai Lu, 1992 - 8,50€

 

[Bon. Après présentation de celui-ci vous devriez avoir compris à quel point la couverture est importante dans le choix d'un livre...]

 

C'était l'été entre le collège et le lycée, alors adolescente, je me fournissais en livres dans la même bibliothèque depuis déjà plusieurs années. Choisissant mes lectures par rayon puis à la couverture, j'étais dans ma grande période fan de fantasy et d'imaginaire. Tout y était passé : Eragon, Harry Potter, Ewilan, Ellana, Tara Duncan (oui oui) ou encore Peggy Sue. Le rayon de la bibliothèque en question n'étant pas bien grand, il ne me restait plus qu'une solution pour être sûre de ne pas passer le mois d'août le plus ennuyeux de toute ma vie : emprunter les six premiers tomes de cette série aux couvertures horribles que j'évitais déjà depuis plusieurs mois. J'ai nommé la génialissime saga de Robin Hobb : L'Assassin royal.

C'est cet été là que mon amour pour les histoires s'est confirmé et que mon envie, ma vocation de libraire a pointé le bout de son nez.

Notre histoire commence aux pieds d'un château, lors d'une nuit de tempête, quand un vieil homme abandonne son petit fils au soin de son père, futur souverain du royaume. Ce petit garçon, c'est FitzChevalerie, fils illégitime du prince héritier et d'une simple paysanne.

 

 

L'Assassin royal retrace l'histoire de Fitz à partir du moment où le roi, son grand-père, s'assure de faire de lui son allié plutôt que son ennemi. Il devient alors son espion et assassin personnel. A travers chacun des tomes de cette gigantesque saga, le lecteur voit le héros grandir et tenter de se trouver une place au sein d'une cour et d'un monde qui ne veut pas de lui.

Car être un bâtard n'est pas le seul soucis de Fitz, il est également doué de magies. Il maîtrise le Vif, magie considérée comme impure, sauvage et primitive, qui lui permet de communiquer et de créer un lien mental avec les animaux. Mais il possède également l'Art, une forme de magie bien plus noble dont seul les membres de la famille royale sont doués. A l'opposé du Vif, l'Art permet d'établir un lien télépathique entre plusieurs esprits humains.

Perdu entre ses deux dons et entre ceux qui lui veulent du mal et d'autres qui ne lui veulent que du bien, Fitz sera témoin et acteur de nombreux événements qui bouleverseront son histoire et l'histoire de son royaume.

 

 

Avec cette saga en treize tomes, Robin Hobb, génie de la fantasy moderne, pose les bases d'un univers étendu absolument incroyable et fascinant dans lequel on prend plaisir à plonger pour ne plus en ressortir.

 

La preuve en image :

 

 

 

Voilà, je pense avoir réussi à vous rendre compte de mon enthousiasme et de mon amour à propos de ces quelques titres (je me suis retenue, j'avais envie d'en mettre plein d'autres...)

En ces temps de confinement, il me semblait important que nous gardions le contact. Et comme je n'ai plus trop accès aux étagères de la librairie et aux nouveautés, c'était le moment ou jamais de vous parler de ces petits trésors personnels !

N'hésitez pas à nous partager les vôtres, que ce soit en commentaires, par mail, sur nos réseaux ou même à la librairie directement ; on adore ça ! :)

 

 

 

Sur ce, je vous laisse, je retourne me plonger dans Skully Fourbery (dix ans plus tard, c'est toujours aussi bien) !

 

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19 mars 2020 4 19 /03 /mars /2020 15:59

En tant que germaniste, je n'ai jamais réellement étudié ou pris le temps de découvrir l'Espagne et son histoire. Lorsque nous avons reçu Hôtel Castellana j'ai d'abord été refroidie par sa couverture puis je me suis dit : et pourquoi pas ?

Ruta Sepetys est une autrice reconnue pour ses récits historiques comme Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre ou encore Le Sel de nos Larmes. C'était donc l'occasion rêvée pour moi d'apprendre de nouvelles choses et de découvrir une nouvelle plume.

Vous savez quoi ? Je n'ai absolument aucun regret.

 

 

Daniel Matheson a dix-huit ans lorsque pour la première fois il se rend en Espagne. Son père, riche homme d'affaires texan ayant fait fortune dans le pétrole, est ici pour le travail. Nous sommes en 1957 et le général Francisco Franco, chef de l'état espagnol, a décidé de faire de son pays un paradis d'affaires, notamment pour les américains. Le jeune Daniel voyage également avec sa mère, elle-même d'origine espagnole, ayant plus ou moins le mal du pays.

Chaque membre de la famille trouve ainsi son bonheur dans ce séjour. L'un pour le boulot, l'autre pour la nostalgie. Quant au dernier, il y voit un projet potentiellement idéal qui lui permettrai de remporter le concours de photo-journalisme auquel il est inscrit.

Hélas, si il était présenté comme un moment idyllique, comme des vacances inespérées, le voyage de Daniel en Espagne va prendre un tout autre tournant.

 

Anna Torres travaille à l'Hôtel Castellana en tant que femme de chambre. Ce poste est un immense privilège pour elle puisqu'il permet à sa famille de vivre. Ses parents, considérés comme opposants au régime franquiste sont morts défendant leur cause. Depuis, Anna et ses frères et sœurs tentent de survivre dans une ambiance de peur et de méfiance constante.

A l'hôtel, Anna est chargé de s'occuper de la famille Matheson, elle doit faire en sorte qu'ils ne manquent de rien. Ainsi, elle se retrouve bien vite guide personnel de Daniel à travers les rues de Madrid et leurs dangers.

Cette relation improbable deviendra bien vite essentielle pour les deux jeunes gens, voyant dans leur amitié une possibilité de fuir leur quotidien et de le fantasmer avec espoir.

 

Malheureusement, dans l'Espagne du Général Franco, la joie et l'amour libre ne trouvent pas toujours leur place et la curiosité de Daniel, face à un régime qu'il juge totalitaire, le conduira à d'étranges découvertes. Pourquoi cette inégale répartition des richesses ? Pourquoi cette ambiance pesante autour des orphelinats ? Pourquoi cette inaction totale, cette complicité, des puissants comme son père face à de telles situations ?

Daniel, armé de son appareil photo et soutenu par des alliés inattendus, va apposer son regard sur une des plus grandes dictatures du vingtième siècle.

 

 

 

- Ce que vous avez dit tout à l'heure m'intéresse. Vous disiez que la connaissance évolue parfois, que ce que nous croyons savoir peut être très éloigné de la vérité.

- En effet.

- Mais, si nous atteignons la certitude ? (il la regarde fixement.) A votre avis, ma Sœur, si nous découvrons la vérité...que devons-nous faire ?

Une note d'espoir résonne dans le cœur de Puri.

Il sait.

Elle revient vers la table.

- Quand vous découvrez la vérité, vous devez la proclamer à vois haute et aider les autres o en faire autant, Señor. La vérité brise la chaîne du silence.

Puri pose une main tremblante sur sa poitrine. Sa voix n'est plus qu'un murmure.

- La vérité nous libère tous?

 

 

 

Hôtel Castellana est un grand roman historique. Ruta Sepetys y montre une fois de plus son talent et son désir de partager l'Histoire.

"Le processus de recherche pour ce roman constitue un effort collectif et international qui s'est étendu sur huit années"  dit Ruta Sepetys au sujet de l'écriture de son ouvrage.

Bien que fortement romancé, Hôtel Castellana a à cœur de retranscrire une époque et un état d'esprit. Les différents témoignages d'époque placés tout le long du roman, marqueurs des importantes recherches avant écriture, prouvent la véracité  et l'horreur de certains actes relatés par ce récit. Bien que parfois glaçants, ils favorisent l'immersion dans la lecture.

 

En lisant ce roman, je me suis surprise à vouloir aider les personnages, à vouloir leur faire ouvrir, ou parfois, fermer les yeux. Vaut-il mieux savoir ou ne pas savoir ? C'est la question que pose Ruta Sepetys à travers ses différents personnages.

 

Enfin, si la partie historique du récit est une réussite, la partie fiction n'a rien à lui envier.

Chacun des événements, chacun des personnages et chacune de leurs actions trouvent leur juste place. Histoire d'amour, de rivalité et de famille vous emportent dans un récit entraînant et addictif.

 

Hôtel Castellana est incontestablement l'un des meilleurs romans adolescents sortis depuis le début de cette année. Il est aussi bien plus : le témoignage d'une époque à destination de tous les lecteurs curieux et ayant soif de bonnes histoires, quelque soit leurs âges.

Dès 13 ans.

 

 

 

Hôtel Castellana de Ruta Sepetys

Éditions Gallimard Jeunesse, 2020

19€

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31 mai 2019 5 31 /05 /mai /2019 12:30

 

Vous aimez la science-fiction et l’histoire ? Ce roman est fait pour vous !

Cette aventure spatio-temporelle entre le futur et le passé nous fait voyager d’une époque à l’autre au fil des pages, qui nous entraîne dans une réalité aussi futuriste que visionnaire.   

 

 

 

 

 

Je n’existe plus prend place dans un futur lointain, au IIIème millénaire, dans un système planétaire à des années-lumières de la Voie Lactée. Armance Fredixen et Al Stalino sont des voyageurs du temps professionnels. Suite à une expérience génétique qui a mal tournée, Armance commence peu à peu à s’effacer du monde. Son identité a été effacée des registres, sa présence passe de plus en plus inaperçue, en une journée la vie d’Armance a basculée et son existence même est mise en péril. Le seul moyen de la sauver est de revenir dans le passé. Plus précisément sur la planète Terre, au XVIIème siècle…

 

 

 

 

 

“J’étais devenue celle qu’on ne voit jamais. Oh, non pas que j’étais matériellement invisible, mais on ne s’apercevait tout simplement pas de mon existence. Tellement quelconque que rien en moi n’attirait le regard. Pour Innisfree, les douaniers, tous les autres, j’étais manifestement quantité négligeable, quelque chose entre assistante et robot de première génération. Celle qu’on invite aux soirées par habitude, mais que personne ne remarque. (...) Celle qui ne brille pas, qui parle d’une voix éteinte et qui s’excuse toujours. Celle qu’on a vite fait d’oublier. Celle qu’on considère comme pas intéressante. (...) Le drame des effacés. Non pas ça! Je voulais qu’on me remarque! Je voulais compter pour les gens, pour tout le monde. Et c’était cela, que j’étais en train de perdre. J’en suffoquais presque.”

 

Dans la même veine que Valérian et Laureline, Je n’existe plus nous entraîne dans une aventure spatiale et historique, aussi profonde que effrénée! Avec un humour irrésistible et une légèreté apaisante, Béatrice Bottet  aborde l’importance de l’identité et de la connaissance de soi. Mêlant science-fiction et roman historique, Béatrice Bottet nous livre sa vision d’un univers interplanétaire, nouvel habitat des Terriens expatriés, ainsi qu’une plongée enrichissante dans le milieu de la noblesse au XVIIème siècle. De péripétie en péripétie, les unes toujours plus rebondissantes que les autres, ce voyage spatio-temporel sans temps mort est aussi divertissant que surprenant et nous livre une fin inattendu…

 

Une virée spatiale à ne pas louper dès 13 ans!

 

Je n’existe plus de Béatrice Bottet

Scrinéo-2019

254 pages

12.90€

 

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28 mai 2019 2 28 /05 /mai /2019 12:30

 

 

 

“Le temps, c’est de l’argent”.

Vous avez surement déjà entendu cette expression, mais avez-vous déjà imaginé l’inverse?

Et si l’argent dont nous avions besoin était le temps qui nous était imparti?

 

 

 

Au royaume de Sempéra, tout se paye en fer-de-sang. Les plus riches accumulent les siècles, tandis que les plus démunis se saignent pour gagner quelques mois de vie en plus. Vivant dans la misère, Julie refuse de céder face au sort. Afin de sauver son père gravement malade et de régler leurs dettes, elle décide de travailler en tant que servante à Everless, le domaine des Gerling, l’une des plus puissantes familles de Sempéra…Vouant une haine farouche aux Gerling depuis qu’ils les ont chassé d’Everless, elle et son père, Julie compte bien prendre sa revanche sur les injustices du passé et trouver des réponses à ses questions.

 

 

 

 

 

 

“ Les murailles apparaissent, émaillées de dizaines de gardes. A cette distance, on dirait des figurines. Instinctivement, je me recroqueville. Nous traversons les rues étroites de Laista, et lorsque nous arrivons assez près des portes du château, un soldat posté au sommet du rempart nous ordonne de nous arrêter d’une voix puissante. Tout se fait silencieux et se fige ; je n’entend plus que les battements de mon coeur.(...)  Sur le parapet, les gardes aux visages impassibles restent immobiles. J’ai le pressentiment que le monde va être englouti, que tout va s’effondrer d’un instant à l’autre. Puis, dans un vacarme assourdissant, les épais battants de bois et de métal cloutés s’ébranlent, et notre charrette s’élance de nouveau. Nous passons à l’ombre de la muraille et, enfin, nous entrons dans le palais.”

 

Avec une élégante finesse et une force surprenante, la plume de Sara Holland nous entraîne dans un roman fantasy poétique, qui aborde des thèmes actuels, bien que l’histoire se passe dans un monde médiéval. Que ce soit les inégalités sociales, la maladie ou bien  la misère, Sara Holland nous fait part de ses réflexions sur les maux de l’humanité. Néanmoins, cela reste avant tout un roman initiatique où la quête de soi prend une place importante, où l’amitié et l’amour sont difficiles à définir. Le départ de Julie à Everless symbolise le passage à l’âge adulte, où pour se construire, l’on doit doit laisser derrière soi tout ce que l’on a connu.

 

Sara Holland nous emporte dans des contrées au-delà du réel dans ce bijou de fantasy, qui se déclinera en deux autres tomes.

 

 

A lire à partir de 15 ans.

 

 

Everless de Sarah Holland

Bayard Jeunesse, 2019

450 pages

17.90€

 

 

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22 février 2019 5 22 /02 /février /2019 12:30

Les jeunes ados sont des férus de bédés difficiles à contenter. En revanche, quand ils aiment quelque chose il devient difficile de passer à côté ! Parmi leurs séries à succès nous retrouvons des titres comme Les Légendaires (Delcourt), Louca (Dupuis) ou encore Seuls (Dupuis). Cette dernière saga est d'ailleurs depuis plusieurs années LA référence en matière de récit étrange et post-apocalyptique pour le public visé. Cependant, il se pourrait bien qu'un nouvel adversaire se présente dans la partie : KidZ de Aurélien Ducoudray et Jocelyn Joret (Glénat).

 

 

Brooks, Spielberg, Ben, Mickey et les jumeaux vivent tous ensemble. Ils voyagent de maisons en maisons afin d'échapper à la menace qui les poursuit. En effet, ils sont les derniers survivants d'une apocalypse zombie et pensent former le dernier rempart avant la disparition totale de l'humanité. 

Obligés de fuir sans cesse et de combattre des ennemis qui n'ont de cesse de réapparaître, nos héros s'attendaient à tout sauf à l'arrivée de Polly et Sue, deux jeunes sœurs (dont une en fauteuil roulant) en pleine traversée d'Amérique à la recherche de leurs parents. D'abord méfiants, ils acceptent finalement de les accueillir à conditions que les deux sœurs se plient à leur règlement,

 

Tout va alors changer dans le quotidien de nos héros. Pour le meilleur, et surtout pour le pire...

 

 

Cette nouvelle collaboration est ABSOLUMENT GÉNIALE ! Le scénario de KidZ rassemble tout ce qui est nécessaire à la naissance d'une bonne histoire de zombies : de l'action, du suspens, du mystère et des héros débrouillards ! 

 

Le graphisme de Joret est très moderne et parfaitement incroyable, il nous entraîne à mi chemin d'univers connus comme ceux de Gorillaz ou de Spielberg et c'est un véritable régal ! 

 

Une nouvelle série dont nous attendons la suite avec vraiment beaucoup trop d'impatience !

Dès 12 ans.

 

KidZ de Ducoudray et Joret

Glénat, 2019

14,95€

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